THIS PAGE IS UNDER CONSTRUCTION

French translations of the poetry of Gunars Saliņš
Poesie, Nr. 53, Paris-Edition Belin, 1990, transl. by Birute Ciplijauskaite and Nicole Laurent-Catrice; ed. by Indra Avens

Concert dans la Cathedrale de Riga

Mains. Deux mains. Tranchée
il y a vingt ans sur les railes de Vorkouta.
Par un étrange caprice elles jouent de l’orgue, ces mains,
les mains seulement

tandis que quelqu’un (un autre), avec ses pieds amputée

— ils ont gelé —

avec les pieds seulement
court sur les pédales de l’orgue depuis vingt ans,
court depuis le cercle polaire
vers son foyer.

Chanson

Quand vint le froid ma oix s’enroua
et un jour mon chant
gela complètement.

Je bus du lait chaud avec du miel
et je n’eus qu’une seule prière:
que le chant revienne, même s’il n’était
que rumeur de vaches our bourdonnement d’abeilles.

Et je fus exaucé: une nuit alors
que ceux qui me soignaient était parties,
des abattoirs du port firent irruption dans les rues
des bêtes à cornes.

Asoiffées, elles emplirent la ville de leurs mugisssements.

lancées au gallop,
leurs flancs et leurs muffles fumant,
elles firent fonder la neige sur les fenêtres, lesl arbres,
les places et les grate-ciel.

J’ouvris brusquement la fenêtres – un cri
dégela ma voix. Des vaches s’y abreuvaient
comme dans un fleuve à l’heure de midi:
leurs pis tièdes dans ma chansons s’y baignant —

leurs pis tièdes dans ma chansons s’y baignant.